Eglise Notre Dame à Bulat-Pestivien
Bulat-pestivien (22160) - Côtes d'armor -
Accés Handicapé
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Et pourtant, cet édifice n'était, avant 1804, qu'une simple chapelle de la paroisse de Pestivien, évêché de Quimper jusqu'à la Révolution.
Alors pourquoi ces dimensions imposantes? Tout simplement parce que ce sanctuaire était un lieu de pélerinage et l'un des plus importants de Bretagne.
Le premier sanctuaire est bâti en ex-voto par les seigneurs de Pestivien à la suite d'un vu à la Vierge, vers la fin du 12ème siècle (une action de grâce pour la naissance d'un enfant). La prière fut exaucée et les seigneurs tinrent parole.
Au 14ème siècle, l'afflux croissant des pèlerins nécessita la construction d'un sanctuaire plus grand. Leurs oboles, les dons et les legs des puissantes familles permirent l'édification d'une chapelle en pierre, sans doute à l'emplacement du chur actuel.
Au 15ème siècle, on construisit une troisième chapelle en forme de croix latine, comprenant le chevet actuel, le transept jusqu'à la hauteur du pilier creux avec une chapelle dans chaque bras, la nef et les bas-côtés Nord et Sud jusqu'au niveau de l'actuel porche des apôtres.
Furent entrepris d'importants travaux de modification et d'agrandissement au 16ème siècle. Menaçant ruine, l'édifice est restauré en 1671 puis presque entièrement reconstruit en 1775. L'église Notre-Dame de Bulat lui est substituée comme siège paroissial, le 25 messidor an XII. Le sanctuaire est érigé en église paroissiale le 14 juillet 1804.
Le porche Sud qui date de 1505, est remarquable. L'entrée ouvre toute la largeur du mur et près de la moitié de sa hauteur ; portail en arc à accolade aplatie et ébrasement mouluré.
Le tympan "découpé à jour avec une exquise hardiesse" est occupé par un réseau de granit reposant sur une colonne centrale, le trumeau, sculpté d'un pampre de vigne.
L'intérieur du porche, "an ilis vihan"- la petite église - est couvert d'une voûte d'ogives ; à la clé de voûte, les armoiries des familles de Rohan-Molac tenues par deux lions, unies de 1502 à 1510, nous permettent de situer la construction du porche entre ces deux dates. A la base des murs Est et Ouest court un banc de granit. Ces murs sont ornés de niches à dais d'une grande finesse où s'abritent les statues des Apôtres avec leurs attributs (souvent l'instrument de leur martyre).
La tour du clocher et son porche sont en Bretagne, la première manifestation de la Renaissance dans la construction religieuse. Commencée en 1530 comme l'indiquait une inscription, aujourd'hui illisible, cette tour de 30 mètres de hauteur, 8 mètres de largeur , est l'uvre de Fouquet Jéhannou.
La table d'offrande (en bas de la nef avec banc des trésoriers de la fabrique) est l'uvre du sculpteur P. Le Mouine et date de 1583 (commandée par P. Lucas et F. Kermen, membres de la fabrique paroissiale). Le décor de cette table est typique de la Renaissance : corniches saillantes, losanges et cercles sur les bandeaux, frise de godrons, habits des personnages
Le retable, dû à Yves Corlay, date de 1703. Le maître-autel date de 1867.
Le lutrin, uvre du sculpteur Chamaillard, date de 1850. Le pied du lutrin représente un jeune homme du pays vannetais.
La statue de la Vierge date de 1747.
La maîtresse vitre, exécutée en 1852 d'après un carton de Peter Hawke, représente l'Annonciation.
Le 1er mars 1836, la foudre détruit la tour de l'église ainsi que les vitraux. Le 25 mars 1836, la tempête emporte le dôme de l'église.
La flèche de l'église est reconstruite du 25 mai au 3 novembre 1865. L'église est restaurée de 1842 à 1850.
Les pèlerins ont encore en vénération extraordinaire les trois fontaines de Notre-Dame de Bulat. Quand ils ont fait leur prière à l'église, et la procession autour du trône de la Vierge, tous visitent dévotement les fontaines. Après avoir bu de l'eau miraculeuse, les uns s'en lavent les pieds, les autres les mains.